Même si les manifestations de violence liées à la distribution de logements sociaux se sont estompées à Bordj Bou Arréridj, la colère des habitants reste toujours aussi grande et vive.Hier, après minuit, un homme accompagné de sa femme et de ses trois enfants a tenté d’organiser un suicide collectif à la cité des 1044 logements située au centre-ville.
Il a aspergé d’essence son corps et celui des membres de sa famille, en signe de protestation contre sa mise à l’écart de la liste des bénéficiaires de logement, malgré ses mauvaises conditions sociales.
Les agents de la Protection civile appelés à la rescousse sont intervenus avant qu’il ne mette le feu. Ils ont rincé les quatre candidats au suicide pour éliminer les traces d’essence avant de les transporter à l’hôpital. Au matin, 8 personnes placées sous mandat de dépôt pour leur responsabilité dans des actes de violence devaient être jugées.
Mais leurs avocats ont demandé le report du jugement pour étudier leurs dossiers. Ils sont rejoints en prison par 19 autres personnes qui ont été présentées lundi au magistrat instructeur près le tribunal de Bordj Bou Arréridj.
Notons qu’un nombre important de mineurs qui ont été arrêtés également ont été libérés. Leurs parents ont été convoqués pour signer des engagements pour les surveiller. Malgré cette accalmie, la présence policière autour des sièges administratifs se poursuit.
Les débris de verre autour des abribus, des feux de signalisation et des établissements publics rappellent la violence des échauffourées qui ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre.
Des cocktails Molotov, des sabres et des pierres ont été utilisés, selon des sources officielles. Les policiers ont répliqué par des gaz lacrymogènes. Une trentaine de blessés a été enregistrée dans les deux camps, selon des sources médicales.
Hocine Naili